<222> terminera cette campagne. Je crois que vous pouvez garder l'argenterie de Bamberga jusqu'à la fin de la campagne, où nous pourrons penser à notre aise à ce que nous avons à faire. Adieu, cher frère; plaignez les malheureux, et souvenez-vous de ce que je vous ai dit si souvent il y a une année. Je suis, etc.

60. AU MÊME.

Doberschütz, 15 octobre 1758.



Mon très-cher frère,

Je suis obligé de vous parler franchement; je me vois obligé de forcer la marche en Silésie, pour ne point voir perdre toute cette province. J'ai beaucoup des régiments découragés, sur lesquels je ne saurais pas trop me fier. Je vous prie, lorsque votre expédition de Freyberg sera achevée, de m'envoyer cinq ou six bataillons, mais point de Silésiens, avec une dizaine de canons de douze livres, que vous pourrez remplacer de Magdebourg. Dès que je verrai que je n'ai plus besoin de ces bataillons, je vous les renverrai. Si ce n'était pas la plus grande nécessité qui m'y oblige, je ne vous les demanderais pas. Je suis, etc.b


a Le prince Henri avait fait au mois de mai une expédition en Franconie et dans l'évêché de Bamberg, pour attirer les ennemis hors des États de la margrave de Baireuth. Voyez la correspondance de Frédéric avec cette princesse, année 1758.

b En chiffre.