<143> vous servir d'un hussard qui sait la langue hongroise, que vous équiperez avec un uniforme, selle, cheval et harnais comme les hussards autrichiens sont montés, qui alors passera certainement ici; et au cas que, contre toute attente, il se perdît, il n'y aura rien de perdu ni de trahi, vu qu'il aura à porter ici une lettre mise en chiffres; mais s'il arrive, il aura toujours six ducats, que je lui ferai donner en récompense.

Au surplus, je donnerai mes ordres aux commandants des forteresses de Schweidnitz, Neisse, Glatz, et, à Cosel, au lieutenant-colonel de Kreytzen, de vous rapporter tout ce qu'ils apprennent de l'ennemi et des magasins que les Autrichiens font amasser, par où on pourra d'abord juger le but auquel ils visent.

Au reste, si les pillages des femmes et des valets vont à l'excès, il sera toujours bon que, pour les réprimer, vous fassiez statuer un exemple, en faisant pendre un de ces gens-là. Je suis avec toute la tendresse imaginable, etc.

53. DU PRINCE DE PRUSSE.

Camp de Neuschloss, 6 juillet 1757.



Mon très-cher frère,

Voici les nouvelles que trois différents espions, que le général Winterfeldt a reçus, ont débitées : que le corps de Nadasdy, qui est cavalerie, hussards, pandours et régulière infanterie, marche sur Niemes, où elle est arrivée; mais le dessein est de nous couper la communication de Zittau. Le second, qui est près de Hirschberg, consiste de trois régiments saxons, quatre régiments de hussards, et mille pan-