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39. AU MÊME.

(Potsdam) ce 12 (mai 1756).



Mon cher frère,

Je suis bien aise de ce que vous commencez à être content de l'exercice de votre régiment.a Je ne doute point que tout ne soit au mieux. Nous faisons ici de même, pour renouveler les anciennes traces de la guerre, et pour perfectionner ce qu'il y a de défectueux dans l'attention du soldat et l'intelligence de l'officier. Nous avons ici le Mitchell anglais,b qui est un très-bon homme, qui paraît fort au fait des affaires de son pays, et qui ne manque pas d'esprit. J'espère, mon cher frère, d'avoir le bonheur de vous voir bientôt, et de vous assurer de la tendresse avec laquelle je suis, etc.

40. AU MÊME.

(Potsdam) ce 17 (juillet 1756).



Mon cher frère,

Je ne m'étonne point que vos officiers qui reviennent de recrues ne sachent pas ce qui se passe au conseil de la reine de Hongrie. Elle n'envoie les ordres à ses troupes que pour exécuter, et, si ce n'est les maréchaux, personne ne sait ce qui se passe. En attendant, des magasins se font, des munitions s'assemblent en Moravie, en Bohême;


a Voyez ci-dessus, p. 114.

b Sir Andrew Mitchell. Voyez t. XXV, p. XVIII, art. IX, et p. 649-652. L'envoyé de Prusse à Londres s'appelait Louis Michel.