<601> Je suis actuellement en marché d'un très-beau tableau de Watteau, pour vous l'avoir à bon marché, ce que j'espère; en ce cas, je vous l'achèterai, et je vous le rapporterai avec ceux que j'ai déjà pour V. M.

Pour ce qui regarde l'article de nos toiles de Silésie, je tâche de prendre les meilleurs arrangements sur cela, dont j'espère que vous aurez lieu d'être content; à mon retour, je vous en rendrai compte, Sire.

Vous saurez déjà actuellement, Sire, que Menin est investi; la tranchée a été ouverte du 20 au 21. On compte que cette place ne pourra pas tenir plus de huit ou dix jours, par l'artillerie énorme que la France a. Le Roi continue à parler avec tout le monde, et se lait informer de tout; il est très-aimé à l'armée. Son quartier est à Warwick, tout proche de Menin; le comte de Saxe est à Courtrai avec son corps d'observation. Jusqu'à présent, les alliés ne font encore aucun mouvement en avant; je crois que les Fiançais pourront prendre plusieurs places avant que lesdits alliés soient en état de les en empêcher.

Le prince de Conti a encore pris un poste très-avantageux proche du col de Tende, où il a fait trois cents prisonniers, dont il y a cent cinquante soldats et cent cinquante paysans armés. Je finis ma lettre en vous renouvelant le profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être, etc.