<442>sion de V. A. R., à quoi cependant j'étais bien sûr de n'avoir jamais songé, je crus d'abord que je pourrais, par inadvertance, avoir dit quelque chose d'approchant dans le peu de lignes dont je m'étais donné l'honneur d'accompagner les observations sur les écrits modernes que j'avais pris, monseigneur, la liberté de vous envoyer le 28 du précédent. C'est pourquoi, ayant eu recours à la note que j'en avais gardée, et n'y ayant rien trouvé qui eût pu me faire soupçonner de tant d'impertinence, je me contentai de répondre à Pöllnitz que je ne comprenais rien à ce qu'il m'avait mandé sur ce sujet. Cependant qui fut bien surpris, ce fut moi, quand le domestique qui avait porté ma lettre à la poste m'apporta la susdite de V. A. R.

Je ne sus d'abord que dire de son premier début, ni de ce très-ingénieux trait de sermon par lequel elle avait bien voulu la finir. J'eus besoin de la relire plus d'une fois, avant que de pouvoir m'imaginer que cette apostrophe pût me regarder. N'ayant enfin pu en douter, je me suis donné la torture pour deviner par où je pourrais me l'être attirée. Mais j'ai beau repasser dans mon esprit tout ce que je puis avoir jamais dit ou pensé sur le chapitre de V. A. R., je n'y trouve rien qui ait jamais démenti ces sentiments respectueux et, si je l'ose dire, passionnés qui m'ont de tout temps attaché, non au haut rang qu'elle tient dans le monde, mais à sa personne.

Je puis en appeler hardiment au témoignage de tous les gens de bien que j'ai trop souvent entretenus sur son sujet, et à la toute-science de celui qui connaît jusqu'aux moindres replis de nos cœurs, et je crois pouvoir conclure, après cela, que toutes ces idées qui semblent m'avoir attiré le trait de sermon doivent avoir été insinuées par quelqu'un de ces faux frères qui, pour faire pièce à un honnête homme, savent lui prêter en temps et lieu ce que leur malice naturelle leur a fait penser ou dire eux-mêmes.

Non, monseigneur, je ne me sens pas dépeint dans ce que V. A. R. m'a fait l'honneur de me dire dans la lettre en question. Je sais que