<351> l'époque que l'Empereur paraît avoir fixée pour envahir les États de Prusse. Ce n'est pas tant pour elle-même que pour son successeur que S. M. appréhende le changement de système en Russie. En effet, son neveu le Prince de Prusse se trouverait alors bien isolé et dénué des secours stipulés par notre alliance. Le concours d'autres événements encore pourrait bien rendre sa position plus scabreuse. Voilà les vrais rompements de tête de S. M. Sa lettre à l'Impératrice n'y entre absolument pour rien. Mais les remèdes aux maux à venir, lorsqu'elle ne sera plus, voilà la pierre philosophale qu'il lui importe de déterrer, et que jusqu'ici elle n'a pas encore pu trouver.

Federic.a

19. AU MÊME.

Le 28 mai 1785.

Je vous prie de me mander ce que vous pensez sur ce sujet;b et n'oubliez pas que nous pouvons être bons amis, et envisager différemment la même chose. Adieu, mon cher comte.


a L'original de cette pièce, adressée au département des affaires étrangères, est, à la signature près, de la main de M. Müller, conseiller de Cabinet. Le comte de Finckenstein a écrit au haut : Praes. d. 23. April 1781.

b Il s'agit du plan d'une ligue des princes allemands, que le Roi envoyait avec ce billet au comte de Finckenstein. On trouve, t. VI, p. 287 et suivantes, le Projet de la ligue à former entre les princes d'Allemagne, du 24 octobre 1784, et la Lettre du Roi à ses ministres de Cabinet, du 1er novembre 1784, relative au même objet.