<110> de ce qui pouvait le regarder, dans la crainte qu'il n'en fît usage, et ne lui en ayant pas même fait part depuis qu'il est ici, par le même motif. Il est en ce moment à Paris, bien fêté et bien malade. Il vient de nous donner une tragédiea qui est encore un ouvrage étonnant pour son âge.

V. M. est en ce moment si occupée des affaires les plus importantes, que je crains d'abuser de ses moments. Je me permettrai seulement d'ajouter un mot sur ce qu'elle m'a fait l'honneur de me dire au sujet de ma lettre sur madame Geoffrin, que si je n'avais plus ni matin ni soir, j'avais encore le midi et l'après-midi, qui peuvent me servir de consolation. Hélas! Sire (car je ne puis croire que votre humanité ait voulu plaisanter sur mon état), ces deux parties de la journée sont encore plus tristes pour moi que les autres. Mon malheureux estomac m'oblige de les passer seul, et ce n'est que vers la fin du jour que je vois quelques amis qui adoucissent ma peine sans la faire cesser. Daignez, Sire, m'accorder la plus efficace de toutes les consolations, en me rendant vos bontés, que j'ose dire n'avoir point mérité de perdre, et dont je sens le prix plus que jamais.

Je suis avec le plus profond respect, etc.

198. DU MÊME.

Paris, 31 mars 1778.



Sire,

Votre Majesté m'a tellement accoutumé depuis longtemps aux marques de sa bienveillance, que j'ose prendre la liberté de les lui


a Irène, représentée au Théâtre français le 16 mars 1778.