6. AU MÊME.

Camp de Strehlen, 18 novembre 1761.

Voici l'ode corrigée, que je vous renvoie.7-b Je vous suis obligé des remarques que vous m'avez envoyées. Vous me fouettez avec des roses; il y aurait encore bien des choses à dire. Si j'avais du temps et du génie, je ferais mieux. J'ai changé la plupart des endroits que vous avez critiqués comme l'abbé d'Olivet. Il y en a quelques-uns où je me suis épargné. Je crois n'avoir pas cité Thésée mal à propos; il descendit aux enfers avec Pirithoüs, mais il ne put pas le ramener. C'est pourquoi j'ai cru pouvoir dire :

Plus heureux que Thésée,
J'irais de l'Élysée
Ramener mon héros.

Votre accident est fâcheux;7-c cependant je crois que si vous étiez<8> docile, un bon chirurgien vous guérirait. A présent, ce n'en est ni le temps, ni le lieu. Adieu; je m'en vais lire pour bercer et endormir mon inquiétude et ma douleur, qui me suivent partout. Si je ne puis m'en défaire, je veux au moins les étourdir. Adieu.


7-b A la duchesse de Brunswic. Voyez t. XII, p. 33-39, et t. XIII, p. 168-173.

7-c M. de Catt s'était blessé en faisant une chute de cheval.