<675>duction; je me borne à remplir les intentions de l'auteur en mettant son ouvrage aux pieds de V. M.

Je suis avec le plus profond respect, etc.

132. DU MÊME.

Paris, 27 septembre 1773.



Sire,

Je ne crains point d'abuser des bontés dont Votre Majesté m'honore, en prenant la liberté de les lui demander quelquefois pour des personnes dignes de la voir et de l'entendre. De ce nombre est M. le comte de Crillon, colonel au service de France, qui aura l'honneur de présenter cette lettre à V. M. L'admiration et le respect dont il est pénétré pour les grands hommes, et le prix qu'il sait mettre au bonheur de les approcher, lui fait désirer de rendre à Frédéric le Grand son respectueux hommage, non pour satisfaire une vaine curiosité, mais pour vous écouter et s'instruire, et pour puiser des lumières à cette même source où toute l'Europe vient s'éclairer. Le beau nom qu'il porte, Sire, nom si cher à toutes les âmes nobles et honnêtes, serait déjà sans doute une recommandation suffisante auprès du héros dont il espère les bontés. Mais à ce titre estimable M. le comte de Crillon en joint d'autres qui lui sont personnels, et plus faits encore pour toucher un monarque philosophe : des connaissances peu communes à son âge, l'amour le plus vif pour les sciences, pour les lettres et pour l'étude, un mépris profond de toutes les frivolités qui occupent et dégradent si fort la plus grande partie de la noblesse française, une honnêteté de caractère et une simpli-