<510> apparence que je l'y devancerai. Je ne sais d'où procède le Saint-Esprit, mais je voudrais bien savoir d'où procèdent les deux vraies divinités de ce monde, la digestion et le sommeil. J'irais les chercher, quelque part qu'elles fussent.

Je supplie V. M. de recevoir mon très-humble compliment sur le mariage de monseigneur le Prince de Prusse.a Je me flatte qu'elle est bien persuadée du vif intérêt que je prends à tout ce qui concerne son illustre maison et son auguste personne. C'est dans ces sentiments et avec le plus profond respect que je serai toute ma vie, etc.

60. A D'ALEMBERT.

Neisse, 28 août 1769.

..... L'Empereurb serait un particulier aimable, s'il n'était pas un si grand prince. Il égalera, s'il ne surpasse pas Charles-Quint par son activité, par cette soif de s'instruire, et par cette ardeur à se rendre capable de bien remplir la carrière dans laquelle il va entrer. On ne saurait être plus rempli d'attention et de politesse que l'est ce monarque. Il m'a témoigné l'amitié la plus cordiale. Il est gai, point embarrassé de sa personne, dur pour lui-même, tendre pour les autres. En un mot, c'est un prince dont on ne doit attendre que de grandes choses, et qui fera parler de lui en Europe dès qu'il aura les coudées libres.


a Voyez ci-dessus, p. 189.

b Voyez t. VI, p. 27 et 28, et t. XXIII, p. 158.