<356>La pauvre princesse Gallean est bien à plaindre de ce qu'à Munich on connaît si peu ses véritables amis. La mort d'une fille qu'elle aimait beaucoup, et qui le méritait bien, achève de la désoler; peut-être ce surcroît d'affliction fléchira-t-il l'Électeur en sa faveur. Mais, quoi qu'il en arrive, l'intérêt qu'un si grand roi a daigné prendre à son sort sera toujours pour elle un puissant motif de consolation.

Le duc de Deux-Ponts ne saurait assez se féliciter de la protection de V. M. Je n'ai aucune connaissance de ses affaires, mais ma fille m'est chère. Cela suffit pour remercier V. M. du meilleur de mon âme, et pour la supplier de conserver ses bontés à une maison où ma fille est entrée.

Recevez, Sire, les assurances de la haute admiration et des sentiments profonds et inaltérables avec lesquels je suis, etc.

220. DE LA MÊME.

Dresde, 16 mai 1779.



Sire,

Souffrez que, au milieu des transports de joie que la déclaration de la paix nous inspire, j'adresse mon hommage là d'où nous vient le plus grand des biens. C'est votre ouvrage, Sire; c'est vous qui avez dit aux hommes : Soyez justes, et apprenez à être désintéressés. Ils ont entendu votre voix, ils ont suivi votre exemple, et un des événements les plus funestes du siècle, qu'on redoutait depuis longtemps comme l'époque d'un long carnage, grâce à vos soins, n'a presque pas interrompu la tranquillité de l'Allemagne. Donner une paix solide qui n'ait point été cimentée par des flots de sang, et devenir le pacifica-