<246> de V. A. R., si elle avait l'avantage d'être connue de vous, madame. Je m'en retourne ensuite dans ma solitude, remplir mes devoirs et m'occuper de tout ce qui pourra contribuer à calmer les troubles de nos voisinages. Il est bien naturel, madame, que, après avoir tant vu répandre de sang, je m'emploie, autant que mes facultés le permettent, à trouver un terme à ces scènes tragiques. En attendant, mes vœux accompagneront V. A. R. dans toute sa route, surtout pendant le temps qu'elle se servira des eaux minérales. Pour peu que j'aie de crédit, soit dans l'Olympe, soit dans le Tartare, soit chez les naïades, soit auprès des saints, V. A. R. sera entièrement rétablie, et ne souffrira jamais aucune indisposition. Je suis, etc.

149. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Spa, 1er août 1771.



Sire,

Depuis la lettre que Votre Majesté a bien voulu m'écrire de Salzthal, elle aura appris peut-être que la comtesse de Brehna, moins empressée d'arriver à Aix-la-Chapelle qu'elle ne l'a été de voler à Potsdam, n'a pas pris par le chemin le plus court, mais par le moins pénible. Je craignais les fanges de la Thuringe et les montagnes de la Hesse. J'ai été m'embarquer sur le Main à Würzbourg, et j'ai ensuite descendu le Rhin jusqu'à Cologne. Mon voyage a été aussi heureux qu'agréable. Assurément le grand pontife de Rome ancienne et tous les flamines ensemble n'eussent pu me faire une réception comme l'évêque de Würzbourg et mon beau-frère l'électeur de Trèves. Ma