<208> lu du plus grand des princes, et voilà surtout le sujet des regrets que nous lui donnons. Ces gens qui apprennent aux hommes les devoirs de l'humanité doivent être chers à l'univers.

Mais le plaisir suprême d'entretenir V. M. m'entraîne, et la crainte d'ennuyer Frédéric m'oblige de renfermer en peu de mots l'article sur lequel je désirerais le plus de m'étendre : ce sont les vœux que je fais pour vous, Sire. Puissiez-vous être autant élevé au-dessus des hommes par la durée et par la mesure de vos prospérités que vous l'êtes par cette âme sublime, l'objet de l'admiration constante et de la haute estime avec laquelle je ne cesserai d'être, etc.

Je rends mille très-humbles grâces à V. M. pour le poisson de mer qu'elle a bien voulu m'envoyer.

123. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

16 janvier 1770.



Madame ma sœur,

Rien de plus flatteur pour moi que d'apprendre par la lettre de V. A. R. même qu'elle se ressouvient encore avec bonté du court séjour qu'elle a fait dans cette contrée. Vous êtes, madame, comme les dieux, qui, selon l'ancienne mythologie, se contentent de la bonne volonté des hommes; vous êtes satisfaite des faibles hommages qu'on a rendus à vos grands talents, et, fixant vos regards sur l'intention des cœurs, vous n'y avez trouvé qu'un entier dévouement, une admiration infinie, et un désir immense de vous plaire et de vous servir. Voilà les seuls mérites que je puis m'attribuer. J'ai une âme