<277> plus grande de ma confiance et de l'estime avec laquelle je suis inviolablement, mon cher ami, etc.

P. S. J'ai quelque bagatelle d'ambre pour Cirey, et j'ai du vin de Hongrie que l'on me dit être un baume pour la santé de mon ami. Je voudrais envoyer cet emballage par Hambourg à Rouen, et de là à Paris, sous l'adresse de Thieriot; car je ne crois pas qu'on trouvât aisément quelque voiturier qui voulût s'en charger.

70. DE VOLTAIRE.

Décembre 1738.

Monseigneur, il nous arrive dans le moment une écritoire que madame du Châtelet et moi indigne comptions avoir l'honneur de présenter à V. A. R. pour ses étrennes. Le ministre qui, selon votre très-bonne plaisanterie, est prêt à vous prendre souvent pour un bastion ou pour une contrescarpe, vous offrirait une coulevrine ou un mortier; mais nous autres êtres pensants, nous présentons en toute humilité à notre chef l'instrument avec lequel on communique ses pensées. Je l'ai adressée à Anvers; elle part aujourd'hui, et d'Anvers elle doit aller à Wésel, à l'adresse de M. le baron de Borcke, ou, à son défaut, au commandant de la place, pour être remise à V. A. R. Ce qui m'encourage à prendre cette liberté, c'est que ce petit hommage de votre sujet, ayant été fait à Paris, imite et surpasse le laque de la Chine. C'est un art tout nouveau en Europe, et tous les arts vous doivent des tributs. Pardonnez-moi donc, monseigneur, cet excès de témérité.

Je suis avec la plus tendre reconnaissance, l'estime et l'attache-