<VII> de même que les trois lettres de l'électrice douairière Antonie de Saxe au baron de Pöllnitz.a

VI. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC LE BARON DE LA MOTTE FOUQUÉ. (23 novembre 1736 - 5 septembre 1773.)

Henri-Auguste baron de La Motte Fouqué naquit, le 4 février 1698, à la Haye, où son père s'était retiré après la révocation de l'édit de Nantes. Le jeune Fouqué n'avait que huit ans lorsqu'il entra, en qualité de page, au service du prince Léopold d'Anhalt-Dessau. En 1715, il s'engagea dans le régiment prussien qui portait le nom de ce prince, pour faire la campagne de Poméranie. Capitaine en 1723, il eut, six ans plus tard, le commandement d'une compagnie. Il obtint, en 1730, la permission d'aller voir le Prince royal dans sa prison de Cüstrin. Il fréquenta dès lors la société de Rheinsberg, où les membres de l'ordre de Bayard le choisirent pour leur grand maître.b La perte de la faveur du prince Léopold, chef de son régiment, l'obligea de quitter le service de la Prusse le 31 janvier 1739. Recommandé par le Prince royal, le baron de Fouqué confia sa famille à son auguste protecteur,c se rendit à Copenhague, et devint lieutenant-colonel dans l'armée danoise. A son avénement, Frédéric le rappela, le nomma colonel le 23 juillet 1740, et, trois jours plus tard, commandeur du régiment d'infanterie no 37, en le décorant de l'ordre pour le mérite, et en lui conférant les capitaineries de Gramzow et de Löckenitz. En 1742, il le fit commandant de Glatz; le 30 décembre 1744, chef du régiment no 33; en 1745 général-major, par brevet daté du 13 mai 1743; en 1751 enfin, lieutenant-général et chevalier de l'ordre de l'Aigle noir. M. de Fouqué sut mériter toute la bienveillance de son maître par


a Les numéros 42, 44 et 45.

b Voyez les Mémoires du baron de La Motte Fouqué (publiés par G.-A. Büttner). A Berlin, 1788, t. I, p. 6, et t. II, p. 259-270.

c Voyez les lettres de Frédéric à Jordan, du 13 avril 1739 (t. XVII, p. 58), et à Fouqué, du 19 juin 1740 (ci-dessous, p. 127).