<29>Le libraire Néaulme m'a enfin répondu sur l'édition de l'Ovide;a il pense que les Élégies amoureuses, celles du Pont, l'Art d'aimer, le Remède d'amour, les Fastes et les Tristes, réunis ensemble et en un seul volume, ainsi que V. M. l'ordonne, le rendraient trop gros et, par là, d'un format peu agréable. Il propose de partager ces six morceaux en deux volumes d'égale grosseur, même impression et même format que l'Horace;b il demande quatre cent trente écus d'Allemagne, dont la moitié d'avance, étant, dit-il, hors d'état d'entreprendre cet ouvrage par lui-même. Je supplie V. M. de me faire savoir ses intentions à cet égard. Je suis avec le plus profond respect, etc.

3. A M. DARGET.

Potsdam, 24 mai 1749.

Votre lettre m'a bien été rendue, et je vous sais bon gré de la communication de vos nouvelles littéraires. Je voudrais que vous me fissiez venir de Paris les Mémoires du chevalier Temple,c les Lettres du cardinal d'Ossat,d et l'Essai sur le commerce, par Melon, et son roman politique.e Faites venir, de plus, les Commentaires de César, de


a Œuvres d'Ovide, édition royale, 1750, en deux volumes in-8. Voyez t. XVIII, p. 89.

b Œuvres d'Horace, de la traduction du P. Sanadon. Restitutis omissis. Édition royale, 1747, in-8. Avec le portrait d'Horace. Voyez J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse als Schriftsteller, Ergänzungsheft, p. 38-40.

c Voyez t. I, p. 78.

d Voyez t. IX, p. 91.

e Jean-François Melon, mort à Paris en 1738, auteur de l'Essai politique sur le commerce, qui parut en 1734, avait publié, en 1729, Mahmoud le Gasnevide, histoire orientale, fragment traduit de l'arabe, avec des notes. C'est, dit Lenglet-Dufresnoy, une histoire allégorique de la régence. Nous présumons que c'est ce dernier ouvrage que Frédéric appelle un roman politique. M. Melon avait été secrétaire du duc d'Orléans, régent de France.