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63. AU MÊME.

Potsdam, 29 octobre 1775.



Monsieur le comte de Hoditz,

L'on vous a dit vrai, mon cher comte, j'ai été malade, et un accès de goutte m'a bien tourmenté. Mais je me porte mieux, Dieu merci, et je suis dans la convalescence. J'espère que mon rétablissement sera bientôt parfait, et l'ardeur de vos vœux y aura sûrement quelque part. J'aime au moins à m'en persuader, et votre lettre du 23 de ce mois ne me permet pas d'en douter. Je mérite les sentiments que vous m'y renouvelez, par cet intérêt vif et tendre que je prends à tout ce qui vous regarde, et par l'envie que j'ai de contribuer à la douceur de vos jours. L'asile que vous me demandez vous est toujours ouvert; il ne dépend que de vous d'y entrer quand vous le jugerez à propos. Dans quelque temps que vous y fassiez votre retraite, vous y serez très-bien reçu, et je vous l'offre de nouveau aux conditions qui vous sont déjà connues, priant, en attendant, Dieu, etc.

64. AU MÊME.

Potsdam, 10 décembre 1775.

Monsieur le comte de Hoditz, le tableau est bien touchant, que présente votre lettre du 3, de l'état de langueur où vous vous trouvez. J'y compatis, et ma compassion est d'autant plus vive, que je viens moi-même de sortir des douleurs cuisantes de ma goutte, qui m'a tourmenté cette année-ci plus longtemps que jamais. Grâce au ciel, elle m'a quitté à la fin, et je me trouve dans la convalescence et dans