<223>

4. A LÉONARD EULER.

Charlottenbourg, 21 janvier 1743.

Votre lettre du 19 de ce mois m'a fait connaître vos idées sur le fonds prétendu d'une académie des sciences. Mais je crois que, étant accoutumé aux abstractions des grandeurs de l'algèbre, vous avez péché contre les règles ordinaires du calcul. Sans cela, vous n'auriez pas pu vous imaginer un si grand revenu du débit des almanachs en Silésie. Quant au médailleur Hedlinger, je souhaiterais de l'engager pour mon service, le connaissant pour un habile homme. En tout cas, je serais satisfait, s'il voulait s'engager seulement pour trois ou quatre ans. Vous lui en parlerez, et vous lui demanderez quels gages il prétendra par an, s'il lui plaît de rester quelques années ici, en travaillant pour moi. Je suis, etc.

5. DE LÉONARD EULER.

Berlin, 24 janvier 1743.



Sire,

Ayant fait à M. Hedlinger les propositions dont il a plu à Votre Majesté de me charger, il m'a remis la réponse ci-jointe.

A l'égard du projet d'une académie des sciences, je supplie V. M. de le regarder comme un effet de mon désir infini de me voir dans un état où je pourrais en quelque manière me rendre digne des grâces dont il plaît à V. M. de me combler. Au reste, j'ai voulu prouver que le fonds entier de la Société serait presque suffisant pour établir une académie des sciences, et M. le docteur Lieberkühn prouvera mieux que moi la solidité de ce projet.