<181>d'ajouté, et que son caractère et ses connaissances étaient telles que je les ai dépeints.

Je ne vous enverrai plus de truffes d'Italie; il faut que votre cuisinier ne sache pas les accommoder, car tout le monde les a trouvées ici excellentes.

Adieu, mon cher ami; je vous embrasse, en faisant mille vœux pour votre conservation.

89. DU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Brandebourg, 8 janvier 1768.



Sire,

Je suis sensiblement touché de la mort du prince Henri, duquel à la vérité je n'ai eu de connaissance que de sa figure aimable. Les soins que vous avez pris, Sire, de son éducation, les espérances que vous fondiez sur le mérite de ce cher prince, et l'éloge que vous lui donnez, sont à la fois un témoignage de l'amitié que vous lui portiez et des bonnes qualités qu'il possédait. C'était, en un mot, votre ouvrage. J'assistais à son oraison funèbre à l'église du dôme, où l'on chantait une hymne qui me fit pleurer à chaudes larmes; c'était :

Das Grab ist da, die besten Jahre
Sind auch des blassen Todes Raub;
Er legt den Schönsten auf die Bahre,
Und wirft den Stärksten in den Staub;
Die Grabschrift, die die Tugend gräbt,
Macht, dass man auch im Tode lebt, u.s.w.a


a Ces six vers, un peu changés par le général Fouqué, sont tirés de la quatrième et de la neuvième strophe de l'hymne de Benjamin Schmolck, pasteur à Schweidnitz, mort en 1737; elle commence ainsi :
     

Das Grab ist da, hier steht mein Bette,
Da ich den Tod umarmen soll, etc.