116. AU COMTE ALGAROTTI.

Grüssau, 18 avril 1758.

Je vous suis très-obligé de la boutargue que vous m'avez envoyée; et comme je ne puis vous envoyer ni production ni fruit de ce pays-ci, je vous envoie, au lieu de votre boutargue, deux petites nouvelles. L'une est que les Français ont été chassés au delà du Rhin avec une perte de trente-trois mille hommes; la seconde, que Schweidnitz est rendu, que l'on y a fait deux cent cinquante officiers prisonniers et quatre mille deux cents hommes. Si vous vous contentez de nouvelles, vous n'avez qu'à envoyer de la boutargue, et on vous donnera<130> du nouveau des environs d'ici. D'ailleurs, je prie le Seigneur Dieu qu'il vous conserve dans sa sainte garde.