<300>maines pour le plus, vous sortirez non seulement de votre prison,a mais que je vous fais avoir une pension annuelle de quatre cents écus. Je ne m'en tiendrai pas là, et, tant que je vivrai, je m'emploierai avec tout mon crédit et avec tout mon pouvoir pour vous rendre heureux, car je suis toujours le même à votre égard, et j'espère d'avoir occasion de montrer un jour à mon cher Jandun que je suis son ami plus par les actions que par les paroles. Adieu; à nous revoir.

Frederic.

Je vous envoie quelque peu de chose pour votre subsistance, que je vous prie d'accepter; une autre fois, quand je serai mieux rangé, je ferai davantage. Aimez-moi toujours.

3. AU MÊME+

Spandow, 15 juillet 1733.

Ce n'est pas faute de volonté, mais bien d'occasion, que je ne vous ai pas pu assurer, mon cher, de ma constante amitié. Je passe exprès sur des temps où la fatalité nous persécuta également tous deux, et je crois qu'en ces sortes de cas il faut penser à un heureux avenir, et oublier tout ce que le passé a eu de funeste et de fâcheux. Cependant, mon cher, je puis vous assurer que vos malheurs m'ont été plus sensibles que les miens propres; et comme vous savez que, quand


a M. Duhan avait été relégué à Memel à cause du dévouement qu'il avait témoigné au Prince royal lorsque celui-ci avait encouru la disgrâce du Roi son père. Voyez t. VII, p. 12.

+ J'ai reçu cette lettre, avec une petite bague, le 26 de juillet 1733.