<265>J'ai eu l'honneur d'entretenir V. M. des discours que tient le public sur la grande et intéressante nouvelle de la paix. V. M. peut être assurée d'une chose, c'est que généralement tout le monde en est pénétré de joie. On est en particulier charmé de voir le cardinal éloigné de ses vues, et ses desseins échoués. Il n'y a sur ce sujet qu'une seule voix.

On doit publier ici la paix ce matin; je me prépare à assistera cette cérémonie. J'aurai la consolation d'être le témoin de la joie qu'en ressent le peuple.

Le Tourbillon ne peut comprendre quel est ce terrain assigné par son époux, où il est impossible de combattre. Cette énigme, à coup sûr ingénieuse, est pour nous indéchiffrable.

V. M. fait de bien belles réflexions sur l'esprit léger et inconsidéré du peuple. Sa légèreté peut cependant être fixée, V. M. en a l'art. Il est de certains coups de théâtre qui savent fixer l'esprit par le secours de l'admiration. Les succès heureux de la campagne charmaient le peuple; mais, comme ces succès semblaient éloigner le moment désiré de la paix, on se livrait à la crainte. Ce moment est arrivé dans le temps qu'on y pensait le moins, et V. M. l'a fait naître par des moyens qu'on n'avait pas lieu de prévoir. C'est là le coup de théâtre qui frappe.

V. M. me fait tort, si elle me croit capable de me plaindre de l'occupation que me donne la direction de la maison de travail. Je n'ai qu'un but dans ce monde, auquel je suis toujours prêt à tout sacrifier : c'est de montrer mon parfait dévouement au service de V. M., et de me rendre utile à ma patrie, si l'on m'en croit capable. Mon esprit, indéterminé quelquefois, ne varie point sur ce sujet.

J'ai l'honneur et le bonheur d'être, etc.