<257>Le peuple débite que le ministre de Podewils est allé à Vienne; je ne sais sur quel fondement cette fausse nouvelle s'est répandue. Une chose sais-je bien, et qui me comble de joie, c'est que V. M. finit bien glorieusement une carrière qu'elle avait glorieusement commencée. Le beau morceau d'histoire que celui de la conquête de la Silésie!

Voici une lettre qu'un inconnu a écrite au Tourbillon; elle donnerait tout au monde pour en savoir l'auteur. Je lui en ai demandé copie; elle a eu la bonté de me l'envoyer. J'ai cru devoir la communiquer à V. M., qui aura bien la bonté de n'en point parler. J'y joins plusieurs autres pièces qui pourront amuser V. M.

Mes occupations présentes ne m'ont pas laissé le temps de répondre aux beaux vers de V. M.; je puis lui assurer qu'elles se multiplient tous les jours.

Tantôt il faut placer un professeur,
Puis ordonner qu'aucun gueux dans la rue.
Que cependant faim ou soif exténue,
N'aille troubler le bourgeois promeneur.
Il faut signer les ordres salutaires,
Frais émanés du grand conseil français.
Quand on a tant de troubles à la fois,
On peut gémir sous le poids des affaires.
Bientôt il faut arpenter long chemin
Sur mes deux pieds, voiture apostolique,
Pour visiter les pauvres qu'au matin
On a tirés d'une place publique.

J'ai l'honneur d'être, etc.