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Je ne veux point me mettre dans le cas
Qu'on reproche à ma prud'homie
Qu'elle a du cœur, ou qu'elle n'en a pas.

Je vois par là l'affaire indécise, et j'en conclus que, poétiquement parlant, je puis passer pour poltron, mais non pas philosophiquement; car, en due forme de syllogisme, la chose ne saurait être démontrée. D'ailleurs, à quoi diable me servirait le courage? Je n'ai point d'ennemis à combattre que les faiblesses de la nature humaine, que je serais bien fâché de détruire; car, quoique souvent elles me fassent du mal, j'avouerai cependant que, eussé-je autant de courage qu'Alexandre, je ne voudrais pas les combattre dans un combat régulier. Ce que j'aurais le courage de vaincre, ce serait la faiblesse pour la gloire, si cet ennemi me faisait ombrage, puisque cette faiblesse nous coûte la tranquillité et le repos.

On dit ici qu'Ingolstadt est pris d'assaut par les Autrichiens, qui ont passé même la bourgeoisie au fil de l'épée. On ajoute que la chancellerie de V. M. va être transportée à Glatz;

Que le pauvre Tindalien,
Par très-occulte maladie,
Possède un corps qui ne vaut rien
Pour le séjour de cette vie.

J'ai l'honneur d'être, etc.

124. A M. JORDAN.

Chrudim, 29 avril 1742, jour satirique, d'un soleil clair, et le premier du bourgeonnement de quelques arbustes.

Enfin, la demeure éthérée,
Aux astronomes consacrée,