<19> domination du Roi votre père. Les terres que M. du Châtelet va retirer sont enclavées dans le comté de Loo, et ne sont pas loin du pays de Clèves. On dit que c'est un pays charmant et digne de faire la résidence d'un grand roi; cette idée m'empêchera de vendre ces terres, qui d'ailleurs sont, à ce qu'on m'assure, très-belles. Je vais aussi solliciter des procès à Bruxelles, et je me flatte que V. A. R. voudra bien alors m'accorder quelques recommandations. Tout cela fera un peu de tort à la physique; mais l'envie de me rendre digne du commerce de V. A. R. me fera sûrement trouver des moments pour l'étude.

Je demande à V. A. R. la permission de mettre une lettre pour M. de Keyserlingk dans son paquet, ne sachant où le prendre. J'espère, monseigneur, que vous voudrez bien aussi me permettre d'envoyer sous votre couvert deux exemplaires de mon ouvrage sur le feu, dont l'Académie vient de faire achever l'impression, l'un pour M. Jordan, et l'autre pour M. de Keyserlingk. Il faut enfin que je demande pour dernière grâce à V. A. R. de me pardonner la longueur de cette lettre en faveur des sentiments de respect et d'admiration qui me l'ont dictée, et avec lesquels je suis, etc.

P. S. Rousseau est retourné faire de mauvaises odes à Bruxelles. Je prie V. A. R. de m'écrire toujours par M. Plötz.

8. A LA MARQUISE DU CHATELET.

Berlin, 27 janvier 1739.



Madame,

Je suis extrêmement fâché, tant pour l'amour de votre repos que pour celui du digne Voltaire, de ce que Desfontaines et Rousseau ne