<176>Adieu, Jordan. Je vous embrasse de tout mon cœur, en priant Dieu de vous avoir en sa bonne et sainte garde. Mes compliments à mes amis.

106. AU MÊME.

Selowitz, 23 mars 1742.

Je n'ai jamais autre chose à vous dire qu'à me louer de vos lettres.

On y trouve de ce bon sel,
Épice de qui sait écrire;
On y trouve de la satire,
Du sublime et du naturel;
Et ces vers qu'avec nonchalance
Vous faites en dépit de l'art
Se ressentent de l'éloquence
De ceux qui boivent le nectar.

J'ai vu ce que vous nous prédisez si savamment à l'égard de la comète qui vient de paraître. Maupertuis a pris la fièvre chaude de cette comète, qu'il n'a pas annoncée comme de règle, et qui a eu le front de se produire sans certificat ni passe-port des astronomes.

Chacun là-dessus fait sa glose;
L'un nous pronostique la paix,
L'autre craint beaucoup pour la chose
Qu'étayent messieurs les Anglais.
Pour moi, je crois le ciel plus sage;
Il ne s'enquiert de notre rage,
Ni de tous nos petits procès.