<108>ticuliers. Je ne sais ce que je deviendrai. Si ma destinée est finie, souviens-toi d'un ami qui t'aime toujours tendrement; si le ciel prolonge mes jours, je t'écrirai dès demain, et tu apprendras notre victoire. Adieu, cher ami; je t'aimerai jusqu'à la mort.

50. DE M. JORDAN.

Breslau, 11 avril 1741.



Sire,

Je fus hier dans de terribles alarmes. Le bruit du canon entendu, la fumée de la poudre vue du haut des tours, tout cela fit soupçonner qu'il y avait un combat entre les deux armées. Le fait a été confirmé ce matin, mais d'une manière infiniment glorieuse aux troupes de V. M. La joie a été répandue chez tous les habitants protestants, qui commençaient à craindre à cause des faux bruits que les catholiques prenaient plaisir à répandre. Des personnes qui ont été présentes à l'action ne sauraient assez exalter le sang-froid et la bravoure de V. M. Pour moi, je suis au comble de la joie. J'ai couru toute la journée pour annoncer cette bonne et glorieuse nouvelle aux Berlinois qui se trouvent ici. Je n'ai jamais senti une satisfaction plus parfaite.

M. de Camas est ici fort mal depuis deux jours, attaqué d'une fièvre chaude. Le médecin se flatte qu'il le tirera d'affaire.

On vient de publier une relation imprimée, mais qui me paraît mal circonstanciée. Je me flatte qu'elle paraîtra bientôt d'une main plus habile; un fait aussi glorieux mérite un détail raisonné et mieux développé. Dieu veuille conserver V. M. pour la consolation et le bonheur de l'État!

J'ai l'honneur d'être avec un très-profond respect, etc.