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V. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC LE COMTE DE SCHULENBOURG. (4 FÉVRIER - 27 MARS 1734.)[Titelblatt]

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1. AU COMTE DE SCHULENBOURG.

Ruppin, 4 février 1734.

Je vous prie, monsieur, de vouloir bien me faire l'extrême plaisir de me procurer un châtré qui n'ait que quatorze ou quinze ans. Vous en trouverez, à ce que j'espère, dans les hôpitaux de Venise, et vous m'obligerez fort en en choisissant un qui ait appris l'art de solfier, et qui sache déjà chanter quelque chose, ayant bonne voix et de l'inclination pour la musique. Dès que vous l'auriez, monsieur, faites-le seulement transporter, s'il vous plaît, jusqu'à Augsbourg, où il y aura des officiers qui auront soin de me le livrer. Soyez persuadé, monsieur, que je ne manquerai jamais de vous en avoir toutes les obligations imaginables, et de vous marquer ma reconnaissance et l'estime avec laquelle je suis, etc. etc. etc.

2. DU COMTE DE SCHULENBOURG.

Je n'ai pas sitôt reçu la gracieuse lettre de Votre Altesse Royale, que je me suis conformé aux ordres qu'elle contient, en recherchant par voie de mes connaissances, tant ici qu'ailleurs, un jeune châtré apprenti, que vous désirez, monseigneur, d'avoir à votre service. En attendant qu'il se présente quelqu'un, je prendrai la liberté de dire à V. A. R. qu'il y a une fille âgée de près de trente ans, qui possède parfaitement la musique, qui chante à merveille, et qui a appris à jouer du clavecin pour pouvoir accompagner les airs d'elle-même; avec<112> cela, de bonnes mœurs, d'un esprit vif et d'une compagnie amusante et agréable. Il s'agit de savoir à quelles conditions pourrait s'engager cette virtuose ou le musicien châtré qu'on trouverait, selon que V. A. R. agréera l'une ou l'autre.

3. AU COMTE DE SCHULENBOURG.

Ruppin, 27 mars 1734.

J'ai eu le plaisir de recevoir la réponse que vous m'avez faite, monsieur, par rapport au châtré dont j'ai besoin, et je vous en suis infiniment obligé. Quant à la fille de trente ans, je ne saurais me résoudre à la prendre à mon service, vous priant, monsieur, de vouloir me choisir un garçon châtré qui ait bonne voix, ayant appris quelque chose de l'art de solfier : et comme je ne désire pas un musicien accompli, vous m'obligerez bien, monsieur, en m'en envoyant un qui n'ait que quatorze ou quinze ans. Pour son engagement, vous prendrez, à ce que j'espère, les mesures que vous trouverez bonnes et convenables à son mérite, etc. etc.