<428> vous trouverez en moi tout ce qu'Oreste trouva jamais dans Pylade, et que personne ne saurait avoir plus d'estime et d'amitié pour vous que

Votre fidèle
Federic.

99. DE M. DE SUHM.

Pétersbourg, 21 mai 1740.



Monseigneur

La gracieuse lettre dont il a plu à Votre Altesse Royale de m'honorer le 13 du mois passé serait venue mettre le comble à mon respectueux attachement et à mon admiration pour elle, si l'un et l'autre eussent encore été susceptibles de quelque accroissement. O grand homme! ô digne et vertueux prince! si vous n'étiez point au-dessus de toutes les louanges humaines, je ne quitterais point ce papier avant que d'avoir fait votre éloge, car mon cœur brûle de vous louer. Quoi! l'éclat d'un trône, loin d'éblouir vos yeux, ne fait qu'exalter votre vertu et affermir votre philosophie! Quoi! l'attente prochaine d'une couronne, loin d'enfler ou de refroidir votre cœur, ne sert qu'à le rendre plus calme, plus ferme, plus compatissant, plus tendre! Quoi! le plus grand des rois veut devenir Pylade pour Oreste! Oh! qui jamais pourra dire tout ce que de tels sentiments ont de sublime et de touchant?

Puisque vous l'ordonnez, monseigneur, je vais travailler, par un prompt arrangement de mes affaires, à me préparer le bonheur si digne d'envie de n'appartenir désormais qu'à vous seul, etc.