<419> qui arrive comme d'un miracle, et vous en réjouir comme de votre ouvrage. Que cet exemple vous fasse reconnaître ce que votre modestie semble vouloir vous cacher, vous fasse reconnaître, dis-je, de quelle influence ne va pas être dans le monde la supériorité de votre heureux génie. Je ne tiendrais sûrement pas ce langage, monseigneur, à tout autre prince qu'à vous, ou si je ne pensais pas avec un ancien qu'une sage confiance en soi-même, dirigée par une juste connaissance de ses forces, est la mère des grandes actions. Agréez, monseigneur, etc.

92. DU MÊME.

Pétersbourg, 28 novembre 1739.



Monseigneur

Comme le temps s'est mis au beau, et que les chemins sont bons, le Duc fit venir hier au manége le cheval persan qu'il envoie à V. A. R. Il est gris, fort haut pour un persan, et d'une grande beauté. Le Duc, l'ayant trouvé en bon état, me dit qu'il le ferait partir le lendemain, et qu'il donnerait ordre qu'il fût conduit jusqu'à Memel, où on le remettrait au commandant, souhaitant qu'il arrivât en aussi bon état qu'il l'était lorsque je l'ai vu. Comme il sera plus d'un mois en chemin, V. A. R. aura le temps nécessaire pour donner ses ordres à M. de l'Hôpital,a tant par rapport au cheval que par rapport à la personne qui l'aura amené, si elle ne l'a pas fait déjà par précaution.

Nous avons appris que M. de La Chétardie est parti le 12 de Berlin, de sorte qu'il peut être actuellement en Courlande. Je me réjouis infiniment de le voir pour apprendre des nouvelles de la santé


a Général-major et commandant de Memel.