<382> une grande obligation au Duc, que je tâcherai de lui marquer avec le temps. Il suffit que je ne suis pas ingrat. Si l'on veut des sûretés, je m'offre de faire avoir un signé de mon frère, vous pouvez bien vous imaginer sans qu'il sache de quoi il s'agit en aucune façon, ni que seulement il pût s'en douter. Ce sont mes affaires, et vous pouvez bien vous imaginer que j'emploierai toute la prudence possible. Si vous ne le croyez pas nécessaire, cela vaudra d'autant mieux; mais c'est seulement en cas que je vienne à mourir.

Adieu, mon cher; il est minuit, bonsoir, je suis tout à vous.

63. DE M. DE SUHM.

Pétersbourg, 17 décembre 1737.



Monseigneur

J'ai laissé écouler quelques jours avant de répondre à la gracieuse lettre dont V. A. R. m'a honoré le 15 de novembre, dans l'espérance de recevoir réponse à celle que j'ai eu l'honneur de lui écrire dernièrement, et de pouvoir en même temps, dans celle-ci, déterminer quelque chose au sujet du problème arithmétique. Mais comme cette réponse tarde tant à venir, je ne puis différer plus longtemps de témoigner respectueusement à V. A. R. combien je suis sensible aux flatteuses assurances qu'elle a daigné me donner de la continuation de son gracieux souvenir. Oui, j'ose dire, monseigneur, que vous me les devez autant par pitié que par justice, car elles seules me consolent, me soulagent, elles seules me tiennent lieu de tout ce qui me manque ici pour être parfaitement heureux; et si jamais personne les mérita par tous les sentiments que vous pouvez désirer dans un homme pour le trouver digne de votre affection et de votre estime, n'en doutez nullement, monseigneur, c'est bien moi.