<335>Vous me flattez encore, mon cher Diaphane, du plaisir de vous revoir ici. Je le souhaite beaucoup, et principalement pour vous faire ressouvenir de ce que vous m'avez promis un jour. Je vous prie, ne l'oubliez de votre vie, et soyez persuadé que, dans quelque endroit du monde que vous vous trouviez, je m'intéresserai toujours vivement à ce qui vous regarde, mon cœur prendra toujours part à votre gloire, et je ne cesserai de faire des vœux pour tout ce qui pourra contribuer à votre félicité.

Je suis avec une très-parfaite estime et l'amitié qu'on ne peut vous refuser,



Mon cher Diaphane,

Votre très-fidèlement affectionne ami,
Frederic.

41. DE M. DE SUHM. (no 1.)a

Lübben, 28 décembre 1736.



Monseigneur

Je pars cette nuit pour Pétersbourg, et quitte une retraite dont le seul agrément pour moi fut de me trouver à portée de recevoir sans gêne les témoignages flatteurs de vos bontés et de votre amitié, et de pouvoir m'occuper sans cesse du meilleur prince du monde, en travaillant à lui préparer un petit bout du chemin qui devait le conduire au temple de la Philosophie.

Hélas! tout prend fin dans ce monde. Mais, pourvu que V. A. R. daigne me conserver sa bienveillance jusqu'à la fin de ma vie, la durée d'aucune chose ne m'inquiétera. Tranquille, j'attendrai avec une


a La lettre 42, p. 339, donne l'explication de l'emploi de ce numéro et des suivants.