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4. AU MÊME.

R., 13 octobre 1738.



Mon cher comte,

Je suis bien aise que la bague avec mon portrait vous ait été agréable. Pourvu qu'elle soit propre à vous faire ressouvenir de moi, j'aurai obtenu le but que je m'étais proposé en vous l'envoyant; elle ne mérite aucune reconnaissance de votre part.

Je suis charmé de ce que madame votre mère se trouve mieux; cela sera très-agréable à la Reine.

Puissiez-vous avancer par une promotion absente, et recevoir vos brevets à Berlin! Je pourrais alors participer à votre joie, et vous réitérer comme je suis avec une très-parfaite estime,



Mon cher comte,

Votre très-fidèlement affectionné ami.
Federic.

5. AU MÊME.

Remusberg, 30 octobre 1738.



Mon cher comte,

Je suis ravi de reconnaître en vous des sentiments que la droite raison devrait dicter dans les cœurs de tous les hommes. La fainéantise et les occupations vaines paraissent être la légitime des gens de naissance; le génie, le travail, l'application, paraissent malheureusement ne convenir qu'à ceux qui veulent illustrer leur nom, et qui ne tiennent rien du mérite de leurs ancêtres, mais qui veulent se devoir tout à eux-mêmes. En effet, s'il y a quelque chose qui puisse dégrader un homme de naissance, c'est bien son incapacité, mais ce ne seront