<XIII>major de l'armée, à Berlin (Aus dem Archive des Herzogs Ferdinand von Braunschweig. Vol. 325. September 1759).

Le duc Ferdinand écrivait à son secrétaire, en lui envoyant cette pièce : « Je crois que le Roi en est l'auteur; que vous en paraît-il? » Celui-ci répondit le 26 septembre 1759 : « Monseigneur, je découvre aussi quelque chose, dans cette lettre, qui paraît être le style du Roi. J'ai marqué un passage auquel je prie V. A. S. de faire attention; c'est un passage susceptible d'un double sens, mais qui me paraît être un reproche fait au maréchal, qu'il recevait d'autre part de quoi embellir son jardin. »

C'est en grande partie sur cette autorité que nous avons admis cette facétie, mais, à vrai dire, sous la même réserve que la Lettre d'un aumônier de l'armée autrichienne, car nous n'avons pu en trouver ni l'autographe, ni aucune copie vérifiée; d'ailleurs, la correspondance du Roi ne contient pas un mot qui puisse constater l'authenticité de la Lettre à M. le maréchal duc de Belle-Isle.

Le marquis d'Argens parle avec indignation dans ses lettres au Roi, du 9 et du 29 septembre 1759, et du 20 octobre suivant, de l'affreux projet de renouveler dans le pays de Hanovre les horreurs du Palatinat, et de faire de cet électorat un désert avant le mois de septembre; ce qui aurait pu faire supposer qu'il était l'auteur de la Lettre de l'Inconnu. Mais lorsqu'il fut instruit de ce projet par les gazettes, la facétie était déjà imprimée; d'ailleurs, le style ainsi que tout le caractère de cette pièce nous a toujours paru si frappant, que nous l'avons de tout temps attribuée au Roi, et que nous en avons donné, en 1838, une copie dans notre ouvrage : Friedrich der Grosse als Schriftsteller. Ergänzungsheft, p. 104-108.

Le 21 août 1759, date de la Lettre au maréchal duc de Belle-Isle, Frédéric était à son quartier général de Fürstenwalde. Selon sa lettre au marquis d'Argens, de la même date, ce fut le premier jour exempt d'inquiétude qu'il passa depuis la bataille de Kunersdorf; car il avait reçu la nouvelle positive que l'ennemi se retranchait près de Francfort, ce qui montrait assez qu'il ne voulait rien entreprendre contre les Prussiens.

La copie de la pièce qui nous occupe a été faite sur l'exemplaire de l'édition originale ci-dessus mentionné, le seul que nous connaissions.