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ÉPITRE A MA SŒUR DE BAIREUTH.a EN 1757.

O doux et cher espoir du reste de mes jours!
O sœur dont l'amitié si fertile en secours
Partage mes chagrins, de mes douleurs s'attriste,
Et d'un bras secourable au sein des maux m'assiste!
Vainement le destin m'accable de revers,
Vainement contre moi s'arme tout l'univers.
Si sous mes pas tremblants la terre est entr'ouverte,
Si la foule des rois a conjuré ma perte,
Qu'importe? Vous m'aimez, tendre et sensible sœur;
Étant chéri de vous, il n'est plus de malheur.
J'ai vu, vous le savez, s'épaissir les nuages
Dont les flancs ténébreux ont vomi ces orages;
J'ai vu, vous le savez, tranquille et sans effroi,
Ces dangereux complots se tramer contre moi.
La fortune ennemie, excitant la tempête,
M'ôta jusqu'aux moyens d'y dérober ma tête;
Soudain, en s'élançant du gouffre des enfers,
La Discorde parut, et troubla l'univers.


a Voyez t. X, p. 185, et t. XI, p. 39.