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ODE A MON FRÈRE HENRI.a

Tel que d'un vol hardi s'élevant dans les nues,
Et déployant dans l'air ses ailes étendues,
Il échappe à nos yeux,
L'oiseau de Jupiter fend cette plaine immense
Qui du monde au soleil occupe la distance,
Et perce jusqu'aux cieux;

Ou telle que soudain dans l'ombre étincelante
Dans son rapide cours la comète brillante
Éclaire l'horizon;
Elle éclipse les feux de la céleste voûte,
Et trace au firmament, dans son oblique route,
Un lumineux rayon :

Tel, subjugué du dieu dont la fureur m'inspire,
Plein de l'enthousiasme et du fougueux délire
De ses transports divins,


a Voyez t. XI, p. 3-11.