<208>De ce faible univers doit être le partage;
La terre si féconde a d'arides cantons,
L'été brûle d'ardeur, l'hiver a ses glaçons;
Ce globe raboteux, hérissé de montagnes,
A des gouffres, des bois, des mers et des campagnes;
Le feu dévore tout, l'air est troublé des vents,
Cet éternel combat maintient les éléments.
Qui se peint tout en beau dans ces lieux qu'il habite
Méconnaît la nature, et rêve en Sybarite;
Qui trouve tout mauvais trahit son intérêt :
Il faut prendre ici-bas le monde tel qu'il est.a


a Voltaire demanda cette Epître au Roi, dans sa lettre du 19 avril 1749.